Si vous enfourchez un vélo en laissant votre automobile moisir au garage, faites-le égoïstement ! Les pseudo-écologistes bien-pensants veulent vous persuader qu’en choisissant un véhicule mu par la force de vos jambes vous faites un geste pour l’environnement… Ils se trompent ! Chaque voiture en moins sur la route c’est un peu plus de place pour les autres usagers – et la théorie micro-économique nous enseigne que cet espace sera instantanément occupé par un autre acteur. Ainsi si le nombre de cyclistes diminue suffisamment le trafic pour réduire les temps de trajet, un nombre accru d’utilisateurs non-pseudo-écologiste économiquement rationnels feront le choix d’utiliser la voiture. De même les litres de carburant non utilisés contribuent à la baisse du cours, ce qui stimule la consommation et établit un nouvel l’équilibre. Il est donc plus que douteux que le discours pseudo-écologiste commun ait quoi que ce soit à voir avec la protection de l’environnement – comme toute chose en politique il a pour but essentiel de se vendre à l’électorat.

Alors pourquoi est-ce que je pédale tous le jours à travers Paris et ailleurs, quand je ne suis pas en train de patiner ? Tout simplement parce que c’est dans mon plus pur intérêt égoïste. La complainte commune du Parisien est de passer son temps dans les transports sans jamais avoir le temps pour des activités sportives. Mon vélo résous les deux problèmes simultanément, contribue en prime à modeler ce cul de demi-dieux Grec dont je suis fier et me permet de sympathiques ballades le nez au vent à travers la ville ! Et tout ça avec des temps de trajets en moyenne équivalents (changement de vêtements compris) aux autres moyens de transport. Quant à la météo parisienne, elle n’a plus rien d’impressionnant une fois qu’on a adopté le confort des vêtements techniques adaptés. Après tous ça, le fait que ma pratique réduise mon empreinte écologique et contribue à améliorer les comptes de la solidarité sociale en me maintenant en bonne santé n’est qu’une externalité positive – un bonus qui n’a rien à voir avec ma décision.

 

Une fois encore il est mis en évidence que l’altruisme apparent n’est autre que de l’égoïsme intelligent. L’homo economicus fidèle à lui-même maximise l’utilité globale, malgré tout ce que l’auto-flagellation pseudo-écologiste veut nous faire croire. Mais que cela ne vous fasse pas croire que l’activisme écologiste est réduit à l’impuissance – ce n’est heureusement pas le cas à condition qu’il ne se réduise pas à des discours sans effets. Le rôle de l’Etat est de créer le cadre et modeler l’environnement dans lesquelles les décisions économiques individuelles ont lieu – une écologie volontariste est donc possible, mais elle passe par la création d’un environnement favorable, notamment par des mesures récompensant le civisme et pénalisant les choix nuisibles à la société. L’écologie et l’économie ne font qu’un – et l’écologie répond donc aux mêmes règles : elle ne fonctionne bien que si ses acteurs sont conscients de leur propre intérêt, non seulement immédiatement mais aussi à long terme. C’est une évidence pour certains, mais bizarrement pour beaucoup c’est encore une idée vélorurévolutionnaire…