Politique - articles archivés

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Pour ceux qui doutaient encore que François Bayrou est à sa manière un rebelle, voici un ralliement aussi symbolique qu’inattendu : Bernie Bonvoisin, l’illustre chanteur de Trust, un groupe de hard rock des années 80.

Un article de 20 Minutes du 15 Janvier annonce :

[Il] a déclaré sur France Inter lundi soutenir François Bayrou. Séduit par le discours du président de l’UDF sur l’archaïsme du clivage gauche-droite, le chanteur d’”Anti-Social” trouve sa “démarche intelligente”. “Il y a des choses à prendre dans tous les courants”, poursuit l’artiste qui est passé de la musique au cinéma.

Bernie Bonvoisin a également trouvé courageuses les critiques de François Bayrou contre les liens entre Nicolas Sarkozy “et les milieux financiers et industriels”.

Les plus jeunes d’entre nous ne s’en souviennent peut-être pas mais Trust fut à son époque un flambeau contestataire dont l’inspiration est marquée par une certaine agressivité, un rejet des mentalités bourgeoises et de la répression.

L’anecdote est amusante, mais je crois aussi qu’elle révèle une tendance : l’adhésion au discours de François Bayrou d’une catégorie de citoyens qui ne se reconnaissent plus dans les grands partis au pouvoir et qui recherchent une alternative plus crédible que les extrêmes.

Et puis Bernie Bonvoisin soutenant François Bayrou ça a quand même un peu plus de consistance politique que l’amitié affichée de Nicolas Sarkozy avec Johnny “l’exilé helvète” Halliday et le clown Doc Gyneco. Au sujet de l’idylle de Nicolas et Doc, je vous encourage a déterrer l’article du toujours excellent Canard Enchaîné du 27 Décembre qui dévoile le petit miracle de communication institutionelle derrière ce coup d’éclat médiatique.

Cités par Daniel Riot qui respecte son anonymat, voici les propos récents d’un fort sympathique ancien ministre socialiste à propos de François Bayrou :

« On a dit qu’il manque de charisme et qu’il n’a pas de couilles. Il est en train de montrer que c’est faux. Il a du courage, des idées claires, des discours cohérents, un programme cohérent et audacieux. Le charisme, c’est quoi au juste ? Il peut venir avec le succès. Ce n’est pas d’un personnage charismatique qu’il nous faut à l’Elysée. C’est un Républicain authentique qu’il nous faut. Et un vrai réformateur qui sait allier idéal et réalités. Comme DSK aurait pu l’être »

Si Dominique Strauss Kahn avait été investit par son parti, j’avoue qu’il aurait été un choix tentant. Malheureusement les militants du Parti Socialiste ont fait le choix du strass et des paillettes. C’est avec un très grand plaisir que j’accueillerai à l’UDF les réfugiés fuyant cette catastrophe. Je pense que l’UDF a beaucoup en commun avec les valeurs réformatrices de justice sociale portées par Dominique Strauss Kahn.

A chaque apparition d’un logo UDF dans la campagne présidentielle je ne peux pas m’empêcher de penser au slogan d’un célèbre opérateur de téléphonie mobile après son lancement dans les années 90. A ma grande surprise je suis le seul – une trop longue expérience du conseil en télécoms m’a apparemment laissées quelques séquelles…

Militant à l’UDF je me suis laissé penser que nous pourrions retourner à notre avantage cette association d’idées. Utilisez-donc ce slogan et avec un peu de chance, lorsque ses récepteurs rencontreront le logo orange (notez la minuscule à ce nom commun qui n’enfreint aucune marque déposée) il penseront à l’UDF et non à un opérateur de télécommunications.

Ca ne vous rappelle pas une autre campagne fruitière ? Je vous laisse méditer cet extrait de l’article de Christian Delporte “Image, Politique et Communication sour la Cinquième République” :

En 1995, l’entourage chiraquien est à l’affût des trouvailles des Guignols. Un jour, s’amusant du petit pommier qui orne la couverture du programme du candidat, La France pour tous, le Chirac en latex lance : « Mangez des pommes ! » Dès le lendemain, les jeunes du RPR distribuent des pommes à l’entrée des meetings [55]. Vampirisation de l’image politique par les humoristes ou belle leçon de marketing [..]

The future is bright, the future is orange !

Dans “The world of work” – un article de The Economist du 4 Janvier, on peut lire que la France est le plus grand marché de la société de travail temporaire Américaine Manpower et qu’elle génère environ un tiers de son activité, alors que les 4400 agences Manpower sont réparties dans 73 pays. Le volume de l’activité de travail temporaire du marché Français est donc grossièrement disproportionnée par rapport à la taille de l’économie Française comparée à celle de l’ensemble des pays où Manpower est présent.

Je vous laisse tirer de ces chiffres édifiants vos propres conclusions à propos de l’état du marché du travail en France. Ce marché serait-il tellement rigide que les employeurs Français en sont réduits à battre tous les records en matière de travail temporaire ?

Pour ma part je laisserai la couverture de The Economist du 28 Octobre 2006 exprimer mon opinion et je vous invite à lire “C’est le chomage qui rend précaire, pas la flexibilité” – un témoignage du marché britannique de l’emploi rapporté par l’ambassage de Grande Bretagne à Paris.

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