Cyclisme - articles archivés

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J’emprunte souvent la sympathique piste cyclable qui mène au pont d’Argenteuil. Au bord d’une grande avenue dans la commune de Colombes, cette piste cyclable est soudainement interrompue par un panneau intimant aux cyclistes l’ordre de mettre pied à terre – pour contourner quelques gravillons et reprendre la piste cyclable un mètre plus loin. C’est fascinant, mais j’ai du mal à comprendre :

Vous pouvez constater par vous même avenue de Stalingrad, à quelques mètres de l’intersection avec l’avenue de Valmy en direction du Pont d’Argenteuil : cette piste cyclable est bien interrompue sur un mètre.

Bien sûr, de la terre battue recouverte d’un peu de sable et de gravier est un danger tel pour le cycliste que la piste cyclable ne saurait la traverser sans l’exposer au danger. Et comme le malheureux cycliste doit, pour contourner l’obstacle, emprunter abusivement l’espace réservé aux piétons, il est bien naturel de lui rappeler comment rester dans les limites de la légalité – il fallait  bien un double panneau monté sur deux poteaux.

Un règlement communal interdit-il de revêtir une chaussée à moins d’une certaine distance d’un arbre ? L’arbre aurait-il vraiment été incommodé ? Était-il plus pratique de s’offrir un panneau et d’avoir l’air ridicule ? Les voies du service de la voirie de Colombes sont aussi impénétrables que leurs pistes cyclables interrompues. Mais j’aimerais bien que quelqu’un m’explique le raisonnement qui a conduit à cette curiosité que seule peut avoir engendrée la créativité administrative.

Depuis que je me radicalise de plus en plus en matière de déplacements mus par la force de mes (puissantes) jambes, je suis en quête permanente d’améliorations techniques et je découvre sur la Toile toutes sortes d’idées passionnantes en provenance de nos voisins Européens. Mais faute d’une forte communauté cycliste à Paris j’ai rarement l’occasion de les tâter. Hier en allant acheter un demi-tandem pour ma fille j’ai découvert un magasin spécialisé fort bien achalandé en équipement pointu pour le cycliste exigeant (et fortuné..)

Pour commencer j’ai pu voir la version luxueuse du Bakfiet cargo : le Christiania. La qualité et la finition des Christiania sont assez impressionnants – cadre articulé, direction amortie hydrauliquement, freins à disque, traitement anti-corrosion par anodisation or et j’en passe – pour trimballer des enfants et des courses c’est clairement ce qui se fait de mieux. Par contre c’est encombrant et la facture est plutôt salée quoique pas vraiment plus que celle des tandems et autres véhicules spéciaux de bonne qualité fabriqués en petites séries. Tout comme les tandems et les remorques convertibles en poussettes, ca ne correspond pas à mes besoins actuels mais j’en prend note et il n’est pas impossible que l’un de ces véhicules fasse un jour partie de mes options envisagées.

Mais surtout j’ai pu faire un tour sur un vélo équipé d’un changement de vitesse Rohloff intégré au moyeu (une vidéo décrit son fonctionnement à base d’engrenages planétaires et une fiche technique avec avec des sections détaillées sur les caractéristiques du système). J’avais eu l’occasion de lire les éloges de cet engin légendaire (notamment , et ) mais je restais sceptique; un bon tour de pâté de maison m’a convaincu : impossible de le mettre en défaut. Le changement de vitesse est parfait – rapide, précis, souple et fiable quelle que soit la configuration et les contraintes, y compris en accélérant comme une mule en rut ou même à l’arrêt complet. Si vous avez l’habitude des dérailleurs, c’est une performance difficile à imaginer.

En plus, l’intégration au vélo est simple, sans les sempiternels réglages qu’imposent les dérailleurs : un câble fait monter les rapports, un autre les fait descendre… Il n’y a rien à régler. Je n’ai évidemment pas eue la possibilité d’en tester la fiabilité, mais le fait que le magasin que j’ai été visiter n’en a absolument jamais eu en service après vente corrobore ce que j’ai pu en lire sur la Toile : il s’agit d’un système extrêmement fiable – nettement plus notamment que le Shimano Nexus qui supporte peu l’usage intensif sous fortes contraintes. Le mécanisme du Rohloff est étanche et donc insensible aux agressions externes – rien ne perturbe donc son fonctionennement et l’entretien courant est nul.

Comme vous vous y attendiez certainement il n’y a pas que des avantages à rouler sur Rohloff. Tout d’abord l’efficience est légèrement réduite : une étude de Human Power de l’été 2001 conclue que “Hub gears are generally about 2 % lower in efficiency than derailleur-type gears. […] The efficiencies of […] the Rohloff 14 all cluster about two percent lower than […] the Shimano 27“. C’est l’une des études les plus sérieuses que j’ai pu voir à ce sujet qui reste néanmoins polémique sur les forums.

Autre inconvénient qui fait râler sur les forums : son poids (1.7 kilogrammes) . Mais il n’est finalement pas si terrible par rapport à celui d’une transmission à dérailleur complète et d’un moyeu – et surtout si j’ai besoin de perdre 1.7 kilos je commencerai par le panicule adipeux qui garnit mon bide. Enfin, le prix est élevé et c’est ce qui finalement dissuage la plupart des acquéreurs potentiels. Le rêve a un prix : environ 1000 Euros pour un Rohloff Speedhub 500/14.

Parmi les comparaison du Rohloff à ses concurrents, j’ai retenue la revue détaillée quantifiée des changements de vitesse intégrés au moyeu par Hubstripping. Ce qui est sûr c’est que c’est un secteur en pleine explosion avec un peloton de constructeurs qui ont compris que celui qui parviendra à démocratiser la révolution Rohloff verra s’ouvrir à lui un immense marché où la demande pour les qualités d’un changement de vitesse intégré au moyeu semble quasiment généralisée à l’exception des applications les plus spécialisées.

J’ai testé ce matin avec ma fille de quatre ans et demie le Fun Trailer Two en revenant du magasin où je l’ai acheté. C’est encore mieux que ce que j’imaginais ! Le moins qu’on puisse dire c’est que notre passage n’est pas resté inaperçu – apparemment le concept est peu connu en France et on nous a demandé des informations dessus – alors c’est l’occasion de vous en dire plus.

Contrairement aux autres systèmes de fixations que j’avais pu apercevoir auparavant, l’attelage est parfaitement rigide dans toutes les conditions et je n’ai pas constaté la moindre torsion pendant le trajet de dix kilomètres que nous avons parcouru au retour. L’ensemble reste très maniable et je n’ai jamais eue l’impression que la présence de la remorque compromettait ma stabilité. Le pilotage est trivial et à la portée de n’importe quel cycliste équipé d’un vélo avec des freins efficaces.

Evidemment la charge supplémentaire exige un effort accru, mais c’est finalement relativement indolore une fois qu’on a pris l’habitude de rétrograder un petit peu plus souvent. Et comme l’enfant dispose de six vitesses avec une commande à la poignée simple à manier il peut participer à l’effort d’une manière parfois non négligeable quoique épisodique.

En prime, le rack porte-bagage intégrant la partie avant de l’attelage est un assemblage de tubes d’aluminium soudés d’une extrême solidité – les vis qui l’arriment au cadre du vélo adulte rendront l’âme bien avant le rack lui-même. C’est d’autant plus utile qu’avec un passager de plus la charge utile accrue est la bienvenue. Et pour couronner le tout le Fun Trailer Two est compatible avec la présence d’un siège bébé arrimé au cadre – tel que le Hamax qu’on trouve distribué un peu partout – je n’en ai pas besoin pour l’instant mais on ne sait jamais si un de ces jours je me décide à relancer la production…

Bref, le Fun Trailer Two est un vrai bonheur, pour moi autant que pour ma fille qui était aux anges. Pour tous les trajets de moins d’une douzaine de kilomètres en compagnie de ma fille et avec moins de 25 kilos de bagages, je n’ai désormais plus aucune raison de sortir une voiture et de subit les contraintes aléatoires des transports en commun ou la certitude des embouteillage !

Si vous enfourchez un vélo en laissant votre automobile moisir au garage, faites-le égoïstement ! Les pseudo-écologistes bien-pensants veulent vous persuader qu’en choisissant un véhicule mu par la force de vos jambes vous faites un geste pour l’environnement… Ils se trompent ! Chaque voiture en moins sur la route c’est un peu plus de place pour les autres usagers – et la théorie micro-économique nous enseigne que cet espace sera instantanément occupé par un autre acteur. Ainsi si le nombre de cyclistes diminue suffisamment le trafic pour réduire les temps de trajet, un nombre accru d’utilisateurs non-pseudo-écologiste économiquement rationnels feront le choix d’utiliser la voiture. De même les litres de carburant non utilisés contribuent à la baisse du cours, ce qui stimule la consommation et établit un nouvel l’équilibre. Il est donc plus que douteux que le discours pseudo-écologiste commun ait quoi que ce soit à voir avec la protection de l’environnement – comme toute chose en politique il a pour but essentiel de se vendre à l’électorat.

Alors pourquoi est-ce que je pédale tous le jours à travers Paris et ailleurs, quand je ne suis pas en train de patiner ? Tout simplement parce que c’est dans mon plus pur intérêt égoïste. La complainte commune du Parisien est de passer son temps dans les transports sans jamais avoir le temps pour des activités sportives. Mon vélo résous les deux problèmes simultanément, contribue en prime à modeler ce cul de demi-dieux Grec dont je suis fier et me permet de sympathiques ballades le nez au vent à travers la ville ! Et tout ça avec des temps de trajets en moyenne équivalents (changement de vêtements compris) aux autres moyens de transport. Quant à la météo parisienne, elle n’a plus rien d’impressionnant une fois qu’on a adopté le confort des vêtements techniques adaptés. Après tous ça, le fait que ma pratique réduise mon empreinte écologique et contribue à améliorer les comptes de la solidarité sociale en me maintenant en bonne santé n’est qu’une externalité positive – un bonus qui n’a rien à voir avec ma décision.

 

Une fois encore il est mis en évidence que l’altruisme apparent n’est autre que de l’égoïsme intelligent. L’homo economicus fidèle à lui-même maximise l’utilité globale, malgré tout ce que l’auto-flagellation pseudo-écologiste veut nous faire croire. Mais que cela ne vous fasse pas croire que l’activisme écologiste est réduit à l’impuissance – ce n’est heureusement pas le cas à condition qu’il ne se réduise pas à des discours sans effets. Le rôle de l’Etat est de créer le cadre et modeler l’environnement dans lesquelles les décisions économiques individuelles ont lieu – une écologie volontariste est donc possible, mais elle passe par la création d’un environnement favorable, notamment par des mesures récompensant le civisme et pénalisant les choix nuisibles à la société. L’écologie et l’économie ne font qu’un – et l’écologie répond donc aux mêmes règles : elle ne fonctionne bien que si ses acteurs sont conscients de leur propre intérêt, non seulement immédiatement mais aussi à long terme. C’est une évidence pour certains, mais bizarrement pour beaucoup c’est encore une idée vélorurévolutionnaire…

 

Après trois Go Sport Crossroads 5 successifs et une cohorte d’avanies reproduites sur chacun d’entre eux j’ai eu envie de trouver une monture un peu plus fiable. Le bris du moyeu de la roue arrière de deux vélos différents, le plateau de pédalier tordu, la chaîne fragile, la fourche téléscopique pire qu’inutile et autres pièces douteuses ont finit par me convaincre que malgré son très bon cadre le Crossroads 5 est irrémédiablement handicappé par des périphériques de qualité inférieure.

Certes je ne l’ai pas ménagé en poussant des mes puissantes guibolles mes 101 kilos de l’époque accompagnés de ma fille de 15 kilos et d’un sac d’impédimentas puéricoles et photographiques. Mais quoiqu’il en soit le bestiau n’était pas à la hauteur de mes besoins. Achetez-en éventuellement un pour votre copine, mais épargnez-vous un investissement dont vous remplacerez toutes les pièces mobiles dans les six mois suivants sont achat – si vous ne vous l’êtes pas fait voler avant (mais c’est une autre histoire…)

Go Sport Crossroads 5

Après un tour d’horizon du marché des vélos de déplacement urbain utilitaire, il m’a semblé que la gamme Crossroads de Go Sport est d’un rapport qualité/prix intéressant, d’autant que le magasin est à deux minutes en vélo de chez moi. Le personnel de l’atelier cycles y est exceptionnellement sympathique et très compétent, et il m’a plusieurs fois surpris par la qualité du service après-vente. J’ai été très déçu par la nécessité de renvoyer en usine les pièces défaillantes sous garantie – ce qui m’a obligé d’en racheter une en attendant un retour parfois très long. Mais à ce bémol près j’ai toujours bénéficié du service et des conseils dont j’ai eu besoin.

Pour le mountain bike que j’utilise pour faire l’andouille en allant sauter partout je sais que les composants spéciaux dont j’ai besoin pour résister à ma masse ainsi propulsée m’imposent de recourir à des fournisseurs spécialisés nettement plus chers. Mais pour ce vélo de transport urbain utilitaire et générique, le coût réduit de la production de masse rend de mon point de vue bien marginale l’offre des spécialistes. Leurs tarifs quasiment doubles sont peut-être justifiés pour des cas d’usages tels que le voyage au long cours où la fiabilité prime sur tous les autres paramètres, mais mon expérience du Crossroads 7 m’amène même à en douter : en 1100 kilomètres je n’ais pas eu à déplorer une seule défaillance significative. A part le graissage de la chaîne et le resserage tout à fait normal de diverses vis, je n’ai pas eu à effectuer la moindre maintenance.

 

Tout comme le Crossroads 5, le Crossroads 7 est doté d’un excellent cadre mais en prime les périphériques suivent. C’est une excellente surprise. J’ai ajoutés les accessoires suivants :

Le vélo ainsi équipé coûte environ 550 Euros. Il ne me reste plus qu’à trouver de bonnes sacoches étanches à fixer sur le porte-bagages – pour l’instant j’utilise un sac polochon étanche Ortlieb avec des sandows mais c’est pas parfait.

C’est en tout cas un vrai plaisir de se déplacer ainsi. J’ai bien dit se déplacer et non s’amuser : on va vite et sans fatigue excessive mais au prix d’une maniabilité restreinte par rapport à ce à quoi mon VTT de dual slalom m’a habitué. On se sent comme aux commandes d’un autobus, mais ce n’est finalement pas plus mal pour un outil de déplacement urbain.

Mon odomètre m’indique que parcouru ce matin 12.4 km entre La Défense et la Porte de La Villette via le pont de Courbevoie et les boulevards des maréchaux en 31 minutes à une vitesse moyenne de 24 km/h sans forcer. Le Crossroads 5 était tout aussi efficace, mais la fiabilité accrue du Crossroads 7 ne gâche rien. Que du bonheur !