Aucun nouvel article diffamatoire à mon encontre dans les journaux Ivoiriens depuis ce début de semaine, aucune suite n’a été donnée aux menaces de poursuites judiciaires – et même les grands philosophes anonymes sur les forums se sont calmés. Comme dirait Jacques Chirac, cette affaire a fait “pschiit”. Les émeutes anti-Gbagbo de ces derniers jours et l‘habituelle répression policière ont aussi largement contribué à y changer le sujet.

Je suis satisfait de mon traitement de cette affaire. Comme me le faisait remarquer Erik, la rationalité et la recherche de la vérité sont loin de garantir le contrôle de la rumeur, mais je constate que la pression médiatique que j’ai maintenue par mes démentis systématiques sur ce site et mes interventions sur les forums m’ont permis de bien contenir les dommages. Je crois que ma réaction rapide a été déterminante et qu’elle n’a été effective que grâce à ma présence web préalable significative qui me permet de présenter une identité numérique crédible.

En France j’aurais pu faire appel à la législation nous protégeant de la diffamation. Mais il est évident qu’en pratique dans le contexte international particulier de cette affaire, et en particulier vu l’état déplorable du système judiciaire Ivoirien cette action aurait été un exercice d’une parfaite futilité.

Contre toutes attentes, les appels téléphoniques que j’ai reçus étaient neutres dans deux cas et hostile dans un seul cas. Quand aux mails, l’un d’eux était neutre et les trois autres exprimaient le soutien de leurs auteurs à ma cause. Je suis ravi de constater qu’il y a en Côte d’Ivoire des gens raisonnables qui ne prennent pas pour argent comptant des accusations superficielles sans fondement technique.

Comme souvent les excès les plus visibles sont le fait d’une minorité bruyante et la majorité raisonnable reste silencieuse. Et comme toujours je reste optimiste à propos de la nature humaine.

En tout cas ce fut une expérience intéressante et un excellent exercice de communication de crise. Je ne suis pas pressé de recommencer à y perdre mon temps, mais j’y suis prêt et résolu à ne pas me laisser marcher sur les pieds par des extrêmistes quels qu’ils soient.