Dans l’interview du 15 Janvier de François Bayrou au Midi Libre on peut lire la réponse du candidat à une question cruciale : Est-il possible pour un candidat centriste d’incarner un vote protestataire ?

Un vote protestataire mais républicain. La République n’est pas la République de tous. Elle est la République de quelques-uns. On ne voit et n’entend que ceux qui ont les relations, ou le nombre, pour être défendus. Il y a quelques années, on appelait cette situation “fracture sociale”. C’est une situation qui s’aggrave. Alors il faut un président capable de s’adresser sans peur aux puissants, pour leur rappeler leurs devoirs. C’est une démarche républicaine. Car le vote protestataire qui s’exprime par les extrêmes est une impasse. Plus il est fort, plus il renforce le pouvoir des deux partis “dominants” : lorsque Le Pen est au deuxième tour en 2002, Chirac obtient 82 % des voix.

D’ailleurs, Pierre Guillery nous fait remarquer que Jean-Marie Le Pen, notre référence nationale pour l’expertise en matière de captation du vote contestataire a peur de François Bayrou. Pierre Guillery cite un article de l’Expansion où Jean-Marie Le Pen qui n’a décidément honte de rien déclare même “Je suis un homme de centre-droit”. On en rit encore… Pour votre édification et votre amusement, voici le texte de l’article :

Voilà qui risque de faire frémir François Bayrou. Jean-Marie Le Pen a en effet déclaré jeudi dans un entretien à Paris Match : “Je suis un homme de centre-droit”. Le leader du Front National, qui rappelle son appartenance, en 1958, au Centre national des indépendants et paysans d’Antoine Pinay, assure ainsi : “je défendais les mêmes idées que maintenant. Ce n’est pas moi qui me suis déporté vers l’extrême droite, c’est le corps politique français qui s’est dépalé [NDLR : terme maritime synonyme de “dériver”] vers la gauche”. Et d’assurer que, s’il était élu, il ne prendrait “aucune mesure discriminatoire”. Pas de doute, sous l’impulsion de sa fille Marine, Jean-Marie Le Pen, pourtant figure de proue de l’extrêmisme en France depuis des dizaines d’années, poursuit à fond sa quête de respectabilité.

Face à un Jean-Marie Le Pen de centre droit, François Bayrou est à coup sûr un dangereux marxiste-leniniste des plus écarlates !