Chantal Cutajar mentionne un hommage Américain au travail de François Bayoru dans les banlieues difficiles :

Le 9 février dernier, François Bayrou a passée une journée entière au Val Fourré, à Mantes-la-Jolie. L’occasion pour [Molly Moore] journaliste du célèbre quotidien américain, le Washington Post, de brosser un portrait d’ensemble du vote dans les banlieues. [..]

Le seul qui émerge du lot, c’est François Bayrou. Pour Molly Moore, il a créé une surprise en se rendant sans escorte ni renfort policier particulier dans un quartier réputé dangereux. C’est bien cette image de quartier “dangereux” dont François Bayrou veut débarrasser la france, selon la correspondante du Washington Post.

L’ensemble des candidats se sont cassées les dents devant la population immigrée, sauf François Bayrou. A l’écoute, serein, modeste, elle se dit impressionnée par la stature prise par le candidat à la présidentielle. “Un article dans ce journal aussi élogieux vaut toutes les visites à la Maison blanche”.

Une telle introduction m’a poussé à en savoir plus et j’ai donc découvert “In French Campaign, Immigrants Find a Voice” par Molly Moore du Washington Post. C’est un excellent compte rendu sur la manière dont les banlieues sont politiquement laissées pour compte, avec une illustration du bel exemple que donne François Bayrou par son action de terrain dans cet environnemment difficile.

Les descriptions de Molly Moore sont d’autant plus intéressantes qu’elles ont toute la fraîcheur presque naive du regard Américain sur la situation Française. La manière de décrire les choses paraitra un peu bizarre aux Français, mais elle n’en a que d’autant plus de relief.

Comme tout le monde en France n’est pas forcément à l’aise avec un texte en anglais je me suis permis de traduire la première partie de l’article, celle où est mentionné François Bayrou :

Fernand Trigano se tenait devant un étal de jeans à 6 Euros et regardait François Bayrou arpenter un marché dans une banlieue Parisienne peuplée d’immigrés, serrant des mains au dessus de paniers de poisson séché, de piles de pains arabes et de foulards islamiques sur des têtes de mannequins.

– « Salaam alaikum ! » s’écria un jeune homme en veste de cuir offrant ainsi la salutation Musulmane traditionnelle qui signifie « la paix soit sur toi »

– « Salaam alaikum ! » répondit François Bayrou

« Je suis impressionné » dit Trigano, un sexagénaire habitant cette banlieue faite de grands immeubles donnant sur la Seine au nord-ouest de Paris. « Il est audacieux. Ce ne sont pas tous les candidats qui oseraient venir ici avec quasiment aucun garde du corps. Les politiciens pensent que c’est dangereux ici. Lui il est venu écouter ce que les gens des banlieues ont a dire. Je pense que c’est formidable ».

La promenade de campagne de Bayrou à travers le melting-pot ethnique de Mantes-la-Jolie représente un changement radical en comparaison à la classe politique Française élitiste et sclérosée. Seize mois après que les banlieues à forte proportion d’immigrés aient explosé en produisant les plus importants désordres civils depuis un demi siècle, les banlieues émergent pour la première fois comme une force dans la campagne présidentielle.

Les citoyens Français d’origine étrangère et leurs enfants nés en France se sont inscrits sur les listes électorales en nombres jamais vus, forçant ainsi les hommes politiques à tenir compte d’un électorat jusque là considéré comme politiquement insignifiant.

Des milliers de petits groupes très actifs représentant les Africains, les Arabes et les jeunes ont émergé dans les banlieues à travers tout le pays et défient le monopole politique des syndicats et autres organisations établies.

Les blogs de citoyens et autres sites Web scrutent les actions des candidats et deviennent des alternatives candides et insolentes aux médias nationaux dominants.

Après avoir surpris les voyageurs d’un train de banlieue dans lequel il a passées les 25 minutes de trajet entre Paris et Mantes à l’étroit avec les journalistes qui le suivent, François Bayrou interviewé a déclaré : « le vote des banlieues est très important ». « Je ne suis pas naturellement un candidat des banlieues, ma circonscription d’origine est rurale – mais je suis là ».