Comme nous le rappelle la Wikipedia, contrairement aux croyances couramment répandues de nos jours, le Gaullisme n’a pas de couleur politique :

Rassemblant des hommes de toutes origines politique autours de l’action d’un homme, le gaullisme est par nature divers. Du vivant du général de Gaulle, les différentes sensibilités du gaullisme s’effaçaient devant l’arbitrage du général de Gaulle. Celui-ci disparu, les différentes formes de gaullisme se sont affronté plus frontalement :

  • « Le néogaullisme », « de droite » (Georges Pompidou, Jacques Chirac). Ce gaullisme, d’abord très proche du gaullisme traditionnel dans les années 70, est ensuite “rentré dans le moule” des autres droites européennes, les néogaullistes défendant l’atlantisme, le libéralisme économique (conversion au début des années 1980) et la construction européenne. Cependant, le néogaullisme, même atlantiste, défend l’idée d’Europe-puissance indépendante des États-Unis.
  • Le gaullisme social et patriotique (Philippe Séguin, Nicolas Dupont-Aignan) : gaullistes défendant la démocratie sociale, sans toutefois remettre en cause le capitalisme (réformisme social-démocrate), ce gaullisme, attaché à la défense de l’indépendance nationale et au rôle de la France dans le monde, est le plus proche du gaullisme traditionnel ;
  • Le gaullisme « de gauche » (Louis Vallon, René Capitant) : fraction remettant en cause le capitalisme pour batir une troisième voie sociale. Voire le pan-capitalisme de Marcel Loichot, qui prévoyait de remetttre progressivement, par la pratique d’une large distribution d’actions, le capital des entreprises aux mains de leurs salariés.

Il est donc faux de qualifier le gaullisme de mouvement de droite, le gaullisme étant souvent plus proche d’un certain “socialisme” que de la droite libérale traditionnelle.

En s’abstenant hier soir de soutenir ouvertement Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac a-t-il, volontairement ou non, effectué un retour aux sources du Gaullisme ? Il semble en tout cas avoir inspiré Christophe Carignano, journaliste militant de l’UMP et éminent animateur des blogs Chiraquiens.

Nostalgique de la volonté Gaullienne de rassembler par-delà les frontières partisanes, Christophe Carignano a constaté que parmi les candidats à l’élection présidentielle de 2007 c’est François Bayrou qui seul porte les valeurs républicaines qui lui sont chères. Voici un extrait de son message :

“Je ne peux pas me résoudre à me rallier à Nicolas Sarkozy pour de multiples raisons tenant au contenu de son programme présidentiel qui ne vise qu’à diviser les français.

Le projet de François Bayrou est celui qui correspond aujourd’hui le plus à mes convictions. Je pense que le bipartisme a vécu et que des partis politiques comme l’UMP, complètement verrouillé par les sarkozystes, ne correspondent plus aux attentes des français. La perspective d’une union nationale qui dépasserait les frontières gauche-droite est un fantastique espoir pour notre nation.

En tant chiraquien, je mesure la responsabilité de mon soutien à François Bayrou. Je vais peut-être perdre quelques amis, mais j’ai toujours voulu affirmer mes engagements, je le fais encore aujourd’hui sans détour. L’allocution du Président de la République, ce soir, me conforte dans ce choix de soutenir le candidat UDF.

En tant que créateur de la communauté des blogs chiraquiens, je ne peux qu’espérer, même si chacun demeure plus que jamais libre de ses choix, que ses blogueurs me rejoignent dans ce soutien à François Bayrou”.

On notera bien que Christophe Carignano n’a aucunement l’intention de quitter l’UMP pour rejoindre l’UDF. C’est une nuance importante : l’objectif de François Bayrou n’est pas d’imposer l’UDF à tous les Français mais bien de faire travailler ensemble les citoyens de bonne volonté qui partagent un ensemble de valeurs.