Un préfixe de portabilité identifie une passerelle vers un réseau vers lequel on peut router un appel. Cette passerelle peut etre matérialisée par un commutateur ou une carte de commutateur reliée au reste du réseau par un faisceau. Le faisceau en question est une liaison TDM T2 ou plus sur un lien physique E1. Il n’y a pour l’instant pas d’interconnexion IP en France. Un préfixe de portabilité correspond à un et un seul CAA (Commutateur à Autonomie d’Acheminement – “local exchange” dans la hiérarchie IUT). Les préfixes de portabilité “Z0BPQ”, “ZAB” et “ZA” peuvent identifier respectivement des tranches de 10 000, 100 000 ou 1 million de lignes. Les “Z0BPQ” sont de loin les plus courantes.

Lorsque l’opérateur achemine le trafic à France Télécom directement jusqu’au CAA de la ligne France Télécom recevant l’appel (et que France Télécom assure la desserte terminale) l’interconnexion est dite directe.

Si on ne sait pas router jusqu’au CAA, on peut se limiter à un routage vers un point de raccordement opérateur (PRO) au niveau d’une zone de transit (ZT). Il s’agit d’une interconnexion indirecte et le coût est environ le double d’une interconnexion directe. S’il est nécessaire de passer par un PRO intermédiaire avant de pouvoir redescendre vers le CAA de la ligne France Télécom recevant l’appel, il s’agit alors d’une interconnexion directe avec double transit et le coût est environ le triple d’une interconnexion directe.

Il y a en France environ 300 CAA et moins de 50 ZT.

En cas d’erreur de routage, il arrive que l’opérateur recevant l’appel soit néanmoins capable de l’acheminer. Dans ce cas il facture la terminaison d’appel à l’opérateur appelant. Il est donc financièrement beaucoup plus intéressant de router précisément le trafic au plus près de l’abonné. A partir de Mars 2008 ce sera également le cas pour les numéros portés de lignes mobiles : 1 centimes par minute pour Orange ou SFR, et un poil plus pour Bouygues – ce qui explique la motivation des opérateurs à se mettre à gérer le routage des numéros portés.

Aujourd’hui beaucoup d’opérateurs ne savent livrer du trafic que vers France Télécom, ce qui provoque dans le cas du routage vers un numéro porté un tromboning couteux entre le CAA d’origine (avant portage) et l’interconnexion de l’opérateur destinataire réel via le PRO d’origine (avant portage) puis celui de l’opérateur destinataire réel (chaque segment fait l’objet d’une facturation). Ne serait que livrer directement au PRO FT de l’opérateur de destination constituerait une économie importante.

Mais malgré l’intérêt économique d’une interconnexion d’une capillarité fine, la plupart des opérateurs ne sont raccordés qu’à une poigné de PRO, ce qui ouvre un marché pour des opérateurs de transit moins coûteux que France Télécom.