En apprenant son annulation cette année, j’ai aussi appris que le rallye Paris – Dakar existe encore. Malgré ma tristesse profonde face à la disparition de dernière minute d’un aussi beau support publicitaire, je me dois de réagir en contribuant des propositions concrètes pour redresser la situation.

Le coeur de la difficulté est la problématique sécuritaire. A défaut d’avoir la compétence ou même la volonté de la résoudre sur le pas de sa porte, notre gouvernement bien-aimé a au moins les moyens armés pour y faire face. Qui plus est, ses membres éminents ont maintes fois démontrés leur penchant pour les opérations de communication sur ce thème. Alors qu’attendent-ils donc pour développer les formidables opportunités que l’on devine l’eau à la bouche ?

Les forces armées Françaises escorteront la caravane du Dakar pour en assurer la protection. Les membres du gouvernement en tireraient le bénéfice immédiat d’une place de choix dans le paysage audiovisuel pour montrer à quel point ils ont à coeur la sécurité des citoyens.

En retour, chaque concurrent du rallye embarquera à bord de son véhicule un immigré en situation irrégulière. L’épreuve sera ainsi repackagée en tant que course au ramenage d’étrangers dans leur pays d’origine. Quelle magnifique synergie symbolique entre le bel esprit sportif du Dakar et la diligence de notre sympathique gouvernement à protéger la prospérité de la nation !

La sécurité pour nos sportifs, de la gloire pour nos soldats, de la crédibilité pour notre chef bien aimé, une caravane publicitaire avec démonstration itinérante pour l’industrie de l’armement et une louable contribution aux efforts du ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement pour atteindre ses objectifs… Qu’attend-t-on ? Notre gouvernement manquerait-il d’imagination et d’audace ?

J’en profite pour noter que comme son nom ne le laisse pas supposer au néophyte naïf que je suis, les objectifs du ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement se mesurent en nombre d’expulsions (pardon, on dit maintenant “éloignements” parce c’est moins violent) d’étrangers en situation irrégulière – toute ressemblance avec les exercices d’inversion sémantique popularisés par un oeuvre littéraire célèbre avec un titre en quatre chiffres ne serait que fortuite.