Ma voisine m’avait raconté l’année dernière qu’une chauve-souris tournait régulièrement devant sa fenêtre, mais je n’avais jamais eu la chance de l’apercevoir. Ce soir, alors que je buvais un thé sur mon balcon j’en vois passer une à quelques mètres de moi, bien éclairée par les fenêtres de l’immeuble. A vue de nez c’était très probablement une pipistrelle – hasardons même une pipistrelle commune vu que mes observations correspondent bien à la description de l’animal par l’ONF – mais je ne me prononcerai pas avec certitude.

Cette rencontre est une surprise pour moi. J’avais pu voir en Afrique – à Nyamey notamment, de spectaculaires colonies de chiroptères pendus dans la journée à de grands arbres et tournant la nuit en nuages entiers au dessus de la ville dont l’insalubrité leur garantit un approvisionnement généreux en diptères. Mais je n’imaginais pas que Courbevoie puisse en abriter.

Je me demandais comment des mammifères insectivores et aussi petits survivraient à l’hiver Parisien, mais je découvre que les membres de l’espèce ont des comportements migratoires leur permettant de trouver un lieu d’hibernation propice parfois éloigné d’un bon millier de kilomètres de leur terrains de chasses estivaux.

Joints de dilatation, disjointements, coffrets de stores, dessous de corniches de bâtiments, espaces vides et mêmes fissures représentent des habitats appréciés par les chauves-souris anthropophiles. La Défense n’en manque pas, même si les rénovations ainsi que les dispositifs de lutte contre les pigeons rendent ces lieux moins accueillants.

Je suis en tout cas ravi de la présence de ces nouvelles voisines : tout comme les oiseaux qui recolonisent la végétation urbaine qui s’étend progressivement à Courbevoie, elles ne seront pas de trop pour s’attaquer aux moustiques qui commencent également à s’épanouir dans la chaleur estivale naissante – une pipistrelle commune peut en absorber jusqu’à 600 en une seule nuit !